Ce matin, ça m’est tombé dessus sans prévenir pendant une méditation. Une grande bouffée de chagrin, profonde, désespérée (littéralement « sans espoir »). J’ai senti que c’était très ancien, comme si je l’avais trimbalée de vies en vies depuis si longtemps.
Le facteur déclenchant est la relecture de l’Enchanteur de Barjavel. Cela aurait pu être tout aussi bien un autre livre, une musique, la contemplation d’un tableau, un paysage, une rencontre.
Je me suis centrée dans le coeur, j’ai écouté et entendu les « c’est foutu », « c’est perdu à jamais ». J’ai ressenti le déchirement d’avoir « un jour » quitté un paradis pour aller vivre des expériences de dualité, de combats, de solitude, d’éloignement, de dureté, de souffrance. J’ai compris aussi que quelque chose en moi avait cru que l’illusion c’était ce paradis, que la réalité était ce monde si dur.
Le mot qui m’est venu spontanément en écrivant le titre est « nostalgie ». En allant chercher sa définition, j’ai été ébahie par sa justesse: « Mal du pays, dépérissement causé par un désir violent de retourner dans sa patrie. Étymologie : Termes grecs signifiant retour et douleur, mal »..Extrait du Littré.org
Qu’ai-je fait de ce chagrin? Je me suis comme enveloppée dans un manteau tout doux et j’ai prononcé un pardon de soi pour dissoudre ces mémoires. « Je me pardonne d’avoir cru que j’avais perdu le Paradis à jamais ».
Ceci est mon expérience mais je crois que nous avons tous, enfouis en nous, des mémoires et des chagrins infinis que nous laissons là, parce que c’est trop douloureux de les laisser émerger, parce qu’une partie de nous a abandonné consciemment ou non, tout espoir. Quand ils émergent, plutôt que de les enfouir de nouveau, on peut faire une demande intérieure pour être enveloppé(e) d’Amour, les accueillir avec tendresse . Pour les dissoudre, il y a beaucoup d’options possibles. Celle que je pratique est le pardon de soi:: « je me pardonne de croire que .. ».
Aline Billoret
Chère Laurence, Gratitude pour ton message!
Il me semble que cette parole « je me pardonne d’avoir cru que… » a une portée incroyable!
Là ou le fleuve de l’Amour ne passe plus, bouché par des cailloux et débris accumulés au fil du temps et des croyances, poser en conscience « Je me pardonne d’avoir cru que… ce mur ne devait pas être là », va permettre à quelques gouttes d’amour de traverser le mur, puis un mince filet d’eau, qui va irriguer de nouveau notre terre intérieure, ou l’herbe va pousser…
« Je me pardonne d’avoir cru… que cette situation ne devait pas exister, que cette personne n’aurait jamais du dire cela, que l’harmonie devait toujours régner, que cette situation « n’aurait pas du se produire »… à la place du déchirement intérieur j’accueille cette pensée, personne, situation… et je me pardonne d’avoir cru qu’elles étaient mal.
Je ne suis plus dans la croyance de DEVOIR faire un choix entre ce que j’estime le bien ou ce que j’estime mal, entre l’harmonie ou le conflit… Ce n’est plus l’un OU l’autre, c’est l’accueil intérieur de l’ un ET l’autre.
Et.. là ou le vent du désert soufflait, l’eau s’écoule, un champ s’installe, une fleur fleurit… et l’Amour et Présence s’épanouit…
Fleurs en aimance en nos coeurs!
aline
DANIEL MILLET
oh là là, qu’est-ce que c’est chouette ce que tu écris ! ho’ponopono bien utlie, n’est-ce pas ? et moi je ne cesse de chercher les barreaux qui me permettront de m’élever, je suis comme sur une paroi de verre et à peine me suis-je élevé de quelques centimètres (ça ne se mesure pas, je sais !!) que … je redescends !… bon, j’entends cette petite voix qui me dit que j’avance, à mon rythme !… surtout ne pas se décourager … je pratique, je pratique … – en fait j’en parle – y compris à moi-même ?! – plus que je ne travaille vraiment, le WORK de Byron Katie !… j’ai encore du mal à cerner les pensées sur lesquelles travailler, c’est comme le Tonneau des Danaïdes ! quand pourrai-je enfin me « reposer » ?!!… bon, merci Laurence tu mets de la lumière dans ma journée avec tes interrogations et ton témoignage ! toutes mes plus douces pensées Daniel